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Le Livre du Savoir, Article publié par « Lithin » dans le journal « La Petite Avalon »,

« Si l’appel de la violence est un désastre logique emprunté par ceux voulant attiser la haine, sachez qu’une alternative est possible. La symphonie la plus forte n’est pas nécessairement la mieux travaillée, de même que le chemin le plus évident mène peut-être à une impasse.

Je vous conjure d’entendre raison amis artisans, soldats, magiciens, diplomates, nantis et voyageurs. Le salut de l’humanité ne se trouve pas dans les erreurs commises par nos prédécesseurs, nous ne devons pas répéter ce qui a autrefois failli causer notre extinction. La solution que nous proposons est la plus pacifiste, la plus simple, la plus pure.

L’essor que l’humanité doit provoquer pour se redresser et évoluer se trouve dans la connaissance, dans la passation de savoir. Nous devons tout réapprendre au sujet de notre bonne terre, mettre des mots sur notre histoire oubliée et emmagasiner suffisamment de connaissances avant de faire quoi que ce soit.

Je vous en prie, n’écoutez ni ceux cherchant à vous expulser de chez vous, ni ceux cherchant à vous inviter à participer à une guerre perdue d’avance. Assez de sang a coulé. Grâce au sacrifice de nos ancêtres, nous avons pu faire d’Avalon un paradis, une terre oubliée par le malheur. Ne faîtes pas injure aux morts, et ne gaspillez pas leurs efforts en cédant à nos instincts les plus primaires.

Rejoignez les adeptes de la raison, ceux qui pensent que la priorité absolue est de combler notre ignorance, d’amasser au plus d’éléments possibles avant de faire quoi que ce soit. Embrassez la précaution, l’observation, l’étude et la mesure.

Ce monde est le vôtre, ne l’offrez pas en pâture à ceux qui cherchent à le détruire. Le choix vous revient. »

L’Égide de la Paix, affiche placardée un peu partout, estampillée du sceau royal,

« Fier peuple d’Avalon,

Les mots ne peuvent exprimer la tristesse qui naguère enserrait nos cœurs, et rien au monde ne saurait rendre hommage aux vies qui nous ont été arrachées. Souvenons-nous des martyrs, soyons reconnaissants envers ceux qui ont donné leur vie pour nous apprendre à respecter l’importance de celle d’autrui.

Oui, nous avons été blessés, tailladés en plein cœur par un adversaire de la nuit, mais cet événement tragique n’a fait que nous rassembler sous une seule et même bannière, et c’est désormais main dans la main que nous avançons vers notre avenir commun. Au mépris des différences qui nous séparaient naguère, de nos origines ou de nos ambitions.

Ensemble, nous avons bâti un nouvel âge d’or où l’humanité pourra prospérer, et nous lui avons offert un berceau où elle pourra grandir et s’étoffer. Mais nos ressources ne sont pas illimitées, et nous ne pouvons raisonnablement espérer subsister encore des décennies dans l’enceinte de nos remparts. Nos champs ne peuvent plus s’étendre, alors que notre population renaît pourtant.

Il n’y a rien de plus important que de fournir à nos jeunes gens un endroit où grandir et s’épanouir, ce pour quoi il nous faut multiplier les opérations de reconquête pour étendre nos frontières et récupérer un peu de cette terre promise qui nous a été confisquée. Car tel est notre droit. Car tel est notre devoir.

Pour échapper à la catastrophe démographique vers laquelle nous avançons pourtant, nous devons tourner notre regard vers l’horizon, et nous en approcher. L’heure n’est certainement pas à la guerre, et elle n’est plus à la lecture non plus. Elle est à la colonisation, à la fertilisation de nouvelles terres, à la création de nouveaux villages, à l’épanouissement de cet embryon de population que nous incarnons aujourd’hui.

Aucun futur radieux ne jaillira d’un peuple recroquevillé sur lui-même, ou prêt à se sacrifier à la guerre. Nous avons déjà sauvé le monde, tâchons désormais de lui offrir un avenir.

Vous avez un rôle à jouer, êtes-vous prêt à l’endosser ? »

L'Épée de la Rétribution, papier arraché distribué à la hâte entre les rangs d’épaule,

« À les entendre, il faudrait se taire, se faire petit, marcher la tête basse et éviter les regards. À les entendre, croyez-le bien, il faudrait s’excuser d’avoir survécu, rechigner à la tâche et se contenter des miettes. À les entendre, ce qui est arrivé est immuable, aussi logique que la foudre qui frappe les nuits d’orage.

N’en avez-vous pas marre, de les entendre ?

Ces menteurs, ces manipulateurs, ceux qui retirent à notre peuple sa grandeur et son droit à la dignité, ceux qui nous empêchent de venger la mort de nos frères et nos sœurs, ceux qui laissent notre ennemi partir victorieux de ce champ de bataille gigantesque que semble être devenu le continent.

Que choisissez-vous, vous, qui connaissez la dureté de la vie, avez conscience de l’affront éhonté qui a été commis ? N’avez-vous pas entendu le récit de ces civilisations qui ont été complètement annihilées, ces régions entières balafrées, ces génocides impunis… ?

Dites-moi, qu’est-ce qui empêcherait les Abysses de recommencer ? De venir finir ce qu’ils ont commencé il y a un siècle ? Rien du tout !

Rien !

Et que vous dit-on ? Que l’heure n’est pas à la guerre, à la préparation militaire, à l’évolution technologique et à la revanche ? On vous dit d’aller planter des tomates et de lire des livres pendant qu’une menace aussi importante nous guette, et vous acquiescez ?!

Nous refusons. Catégoriquement.

Il n’y a qu’une seule réponse à cette situation, et celle-ci est implacable : la vie ne pourra prospérer tant que les Abysses existeront. Elles doivent disparaître, avant que nous ayons à disparaître de leurs mains.

Rejoignez-nous, militez, parlez-en autour de vous. L’épée de la rétribution doit couper la tête de ce serpent, faire entendre raison à notre gouvernement ! Nous avons la technologie, la motivation, l’expérience, il ne nous manque plus que le nombre. Ensemble, nous pouvons y arriver, chasser les Abysses jusqu’au terrier dans lequel elles sont terrées, et y imposer un feu si grand que nos ancêtres pourront l’apprécier du ciel !

Libérez-vous de la peur de l’ennemi, ôtez vos chaines et vos menottes et prenez les armes ! Au diable les livres, au diable les champs de blé. A quoi bon cultiver une civilisation qui a sans cesse une épée de Damoclès au-dessus de la nuque ? Affranchissons-nous de cette menace, nous discuterons après.

Pour l’heure, il est temps de faire parler le feu, l’acier, et la poudre.

Le choix est vôtre. »

NDLA : Ceci est le topic des groupes, oui oui :)