Vous n'êtes pas du bon côté des barreaux.
L'incompréhension se change en doute : Comment avez-vous atterrit ici ? Pourquoi le vent est si froid et pénible à cette période de l'année ? Pourquoi ne vous souvenez vous de rien ?!
Il n'y a même pas une flaque d'eau pour observer votre reflet.. Pas une personne sur qui déverser votre frustration.. Pas une lumière pour vous guider au travers de cette obscurité.
Pour ne rien arranger à votre malheur, vous avez l'impression d'être observée, et qu'un vent glacial stagne derrière votre échine, comme un prédateur embusqué n'attendant que le bon moment pour frapper. Fabrique de votre imagination ? Sûrement... Espérons.
Les deux étrangers s'approchent de vous, ouvrent la grille, et vous font signe de vous relever. Ils semblent particulièrement dédaigneux à votre égard, comme si vous aviez commis un crime atroce, ou que vous méritiez tout leur mépris. Vous n'en avez pourtant pas le souvenir et... à l'exception de quelques trous de mémoire causés par le vin, vous n'êtes pas du genre amnésique, si.. ?
Suite à ces paroles, le duo vous sort de votre cachot. Ils se déploient alors autour de vous et vous escortent. Vous descendez un escalier, puis deux... Pendant cette promenade passée sous la contrainte, vous observez les alentours avec une certaine confusion. Vous reconnaissez le style architectural, ces pierres blanches dont les stries rappellent vaguement le marbre de la Chatellerie. Vous reconnaissez les broderies qui ornent les drapés, l'apparence des armures des quelques gardes que vous frôlez durant votre marche.
Pourtant, tout ceci est impossible, n'est-ce pas ? Pourquoi seriez vous prisonnière des geôles de Havrecoeur ?
Quelque chose cloche.
A force de descendre des marches, vos jambes s'engourdissent quelque peu. Vous arrivez à un palier lourdement gardé. A voir la luminosité restreinte et l'épaisse porte, vous comprenez que vous venez de pénétrer dans une succursale strictement confidentielle.
Votre œil est immédiatement happé par cette fameuse porte. En son centre trône une encoche où est logé un cristal de mana faisant un bon mètre d'envergure. Il brille d'une lueur chaleureuse. Vous n'en avez jamais vu d'aussi gros, et pensiez en vérité qu'une telle denrée était totalement éteinte.
Il y a ainsi plusieurs points d'intérêts, entre une discussion que vous pourriez lancer, des détails à observer, peut-être même une manœuvre désespérée à lancer...
JAUGE ACTUELLE :
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Pendant ce temps, vous discernez derrière ses épaules du mouvement autour de la porte. Quelques individus, cette fois habillés non plus d'armures de garde mais de robes de magicien, font des aller retours entre les escaliers et la porte. Quelque chose est en train de se mettre en place, un protocole particulièrement strict qui semble stresser tout le monde, et ce; rien que pour vous.
Derrière lui, le cristal se met doucement à luire et les portes s'entrouvrent une seconde avant de se bloquer. Pendant cet instant maudit, vous discernez une obscurité opaque et menaçante ainsi qu'une présence magique étouffante et ancienne, qui vous attend de l'autre côté. Quelque chose de pire que la mort, qui vous effraie plus que tout et éveille en vous des instincts dont vous ne soupçonniez pas l'existence. Peu importe ce qui est gardé derrière cette porte, les mots ne suffisent pas à en décrire la malveillance.
JAUGE ACTUELLE :
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Vous n'êtes pas déçue. Plus encore, il semblerait que votre magouille ait fonctionné au-delà de toutes espérances. Car les gardes sont médusés, pantois. Tandis que vous chantez votre laïus et confessez des crimes dont vous n'êtes pas responsable, eux, échangent des regards confus. Ils vous regardent comme si vous aviez soudainement perdu la raison.
Les soldats s'exécutent, tandis que les mages et les autres restés sur place s'ingénient à réparer ce maudit cristal. Vous remarquez d'ailleurs que celui-ci brille désormais d'une lueur plus paisible, ce qui présage que le quelconque dysfonctionnement a été résolu, que la funeste suite de votre épopée est sur le point de reprendre, et ce au mépris de votre distraction.
Quelques minutes plus tard, les malheureux que l'on avait envoyé quérir votre flasque reviennent, bredouilles. Ils soufflent lourdement, visiblement agacés.
Médusée par cette étrange révélation, vous êtes immédiatement tentée de penser que les gardes sont en train de mentir. Est-ce pourtant réellement le cas.. ?
Derechef, tout se remet en mouvement, et vous êtes trainée face à cette porte. Le cristal s'illumine plus encore lorsque la demoiselle pose sa main dessus, et alors des rideaux de poussière se mettent à tomber du haut de la porte. Elle s'ouvre doucement, déversant sur vous un funeste sentiment. C'est comme si votre corps entier réagissait au danger et se mettait en alerte. Comme si vous regardiez la Mort dans les yeux.
JAUGE ACTUELLE :
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Mais pourquoi vous montrer tout cela, si tel était le cas ? Pourquoi tout vous semble réel ? Et surtout... Qui est le malin génie derrière tout cela, puisqu'il y en a toujours un, n'est-ce pas ?
Cette crainte que vous ressentez dans votre poitrine est bien la votre, et la douleur des chaînes autour de vos articulations fait écho dans tout votre organisme. Ce n'est pas qu'une simple fabulation, ou une illusion particulièrement convaincante : Vous vivez réellement cette scène, fusse-t-elle extraite d'une existence autre que la votre.
Tout ceci ne fait que devenir de plus en plus inquiétant. Et ce n'est pas les regards inquisiteurs et rustres de vos géôliers qui vont vous mettre du baume au coeur. Mais tu n'es pas seule, Elia. Tu erres simplement, entre la vie et la mort, vagabonde sur un chemin dangereux.
La porte s'ouvre alors, semblant donner sur un néant absolu. Tout est enténébré, ombreux, couvert d'un naphte opaque et gluant qui semble avaler la lumière sans jamais la rejeter. Tout ce que vous voyez, c'est de la pierre calcaire sous vos pieds, qui s'entortille sur quelques dizaines de mètres pour former un chemin maladroit descendant plus profondément. Le sentier est si hasardeux que vous peinez à en discerner les bords, et qu'une chute vous enverrait quelques centaines de mètres plus bas.
Les deux gardes vous pousse en avant puis reculent. Derechef, la porte se ferme derrière vous, et vous voilà prisonnière de cette antre de malheur.
Il n'y a plus aucune lumière, plus aucun son. Le silence bourdonne dans vos tympans et vous sentez l'écho de votre respiration sur les anfractuosités du souterrain. Il ne vous faut pas longtemps avant de constater que vous n'êtes pas seule. Une autre présence est là, en sommeil. Une présence à l'aura écrasante et maléfique, que vous sentez tout autour de vous.
L'idée de vous retourner et d'aller taper à la porte vous saisit, mais sûrement que vos géôliers n'auraient aucune intention de vous ouvrir... Et puis, pourquoi ont-ils creusé si profondément, ces gardes.. ? Qu'est-ce qu'ils gardent, juste ici.. ?
Un murmure parvient alors à vos oreilles, comme une voix d'outre-tombe qui susurrerait dans une langue vous étant inconnue. Cette voix est enivrante, mystique, auréolée de quelque chose d'aussi majestueux que d'inquiétant. C'est comme si, effectivement, l'abîme insondable que vous regardez vous observait en retour. Dans le noir complet autour de vous, vos yeux commencent à discerner de longues formes indicibles venant d'en bas. Certaines s'agrippent au bord de votre sentier, d'autres longent les gigantesques murs, faisant tomber quelques bouts de roche dans les profondeurs.
Vous ne savez pas quoi faire...
JAUGE ACTUELLE :
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Il semblerait que vous preniez petit à petit conscience de la logique impossible de la scène... N'êtes-vous plus vous même.. ? Pourquoi êtes-vous en train de vivre cela, en ce cas ?
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