il a l'âge des constructions déraisonnées, éparses et en nuance dans leur incongruité. la consistance dans son inconstance est alors maîtresse de ses convictions - dicte qu'il est impossible de lui se munir ni de le saisir.
s'il rit lourd - l'imp(r)udence graveleuse aux dents - c'est pour embellir ce portrait rance de sa simplicité, projetée. dennis ne brille pas par une particulière spécialité, et en fait dennis s'en fiche bien car dennis est - à lui se suffit. sa façon d'écraser le silence le trahit, met au jour sa propension à ne penser qu'à lui.
la violence qu'il exerce le concerne toujours alors d'une certaine manière, et il sait en faire le problème de tout le monde sans forcément trop bousculer. ça doit être organique - on doit l'aimer mais lui des autres n'en veut pas vraiment, jamais, jamais pour de vrai. c'est que personne ne lui va tout à fait, et qu'on l'a élevé à penser que c'était de droit - sa liberté.
son âme est brouillon encore, elle fait tâche dans ses esquisses impertinentes, mais il l'accepte dans tous ces inconvénients, tant que ça lui sert. pas forcément besoin de se poser de questions ou savoir qui il est. sa raison est implacable dans ses contradictions humaines - parce qu'il sera toujours son plus grand et meilleur allié dans tous les cas. sa cruauté, quand on la comprend, est celle simplement, d'un enfant.
tout ce qui ne le regarde pas finit par le concerner s'il décide - comme il fera écouter qui le veuille ou non à propos la créature qu'il voit hanter les environs. mais on ne le croit pas, guillaume est un menteur, un rat.
perspicacité on apprend pas au dindon la farce. si bien une force on lui donne, c'est que dennis sait sa place. il sait s'en faire une, et il voit bien ou sont celles des autres en fonction de comment ils se comportent. sa conscience sociale mélange instinct et constat de sa réalité, c'est qu'on y fait attention quand on veut s'y élever, quand dehors c'est rude et qu'il faut des règles faire respecter. sans vraiment vivre dans un foyer, il occupe une place dans une sorte de communauté sans abri, qui s'entraide et est des plus grands - donc un (mauvais) exemple au plus petits. il faut qu'il soit attentif alors à son entourage et leurs états physiques, sans qu'ils puissent tout à fait le lui communiquer clairement. rares sont les gens qui passent leur temps près d'eux pour les instruire, alors on fait avec. les petits en grandissant apprennent que son attentitivité vient au prix du personnage téméraire. guillaume est d'horrible trempe et faire reigner un semblant de terreur implicite (toléré et internalisé chez les autres) de par un caractère téméraire qui se fait sourd. quand on le connait pour de vrai on comprend que c'est une présentation, dennis n'est jamais tout à fait sincère, comprend, de fait, rapidement quand on ne l'est pas non plus.
service militaire en carton, il ne sait pas se défendre le garçon on l'a récupéré dans les rues qu'il y participe, par fatigue de l'entente piailler à tout va - qu'il fasse quelque chose de sa vie, il croit. dennis pour qui on décide joue l'ingrat, si médiocre qu'on lui a dit de rentrer chez lui - ce qu'il a fait, sans maison à retrouver. le luxe des conditions du service (le repas fréquent, les vêtements - quel bonheur de ne pas avoir à courir pieds nu partout, les cloques et les poches d'eau au pied ne lui manquaient) ne valaient pas qu'il subisse. dennis préférait sa misère, sa galère, parce qu'il la connaissait. le plus de violence dans lequel il s'acharne arrive suite aux vols qu'il finit par faire par raison. sans règles dans l'art de guerre, il mord le garçon, n'a dans les coups qu'il donne que des relents à court terme. désarçonner, sonner tout court, tant qu'il vit, puis loin partir, loin courir. son cinéma fait partie des choses à regarder. dennis à force on le connait, on tolère son vice d'audace, lors qu'il se pense plus malin, des fois on lui donne des leçons au gamin - on le tient en vie comme ça par pitié affectueuse.
on lui crie dessus depuis les fenêtres, l'air de dire "arrêtez cet imbécile - pourquoi il hurle encore ?" il devait être très tôt, il ne s'en souvient pas. crier à propos de ce qu'il voit est un rite qu'il fait avec la plus grande crédulité religieuse. grand bien fasse à qui ne veut pas l'entendre et toutes ses personnes préoccupées par garder le calme entre les maisonnées. le garçon passe ses journées soit à voler dans les plantations qu'il vient trouver, ou mendier qu'on lui donne de quoi se nourrir à quelconque vient à lui offrir. le reste du temps à faire des pitreries au voisinage parce qu'il n'a que ça et vraiment ou croit-il pouvoir aller avec sa pauvreté, ses ongles plein de crasse et son visage balafré ?
le plus scandaleux qu'il ait à raconter ne le concerne aucunement à dire vrai. on l'écoute guillaume, on lui dit il a des visions parce qu'elles manquent de consistance. et on lui demande "t'es sur c'est la même chose que t'as vu ? comment tu peux savoir?" seules les nouvelles oreilles s'osent au "qu'est ce que t'as vu alors ?" ou encore ceux qui l'écoute comme on balaie une histoire d'une page entre les mains. et dennis dit au début c'était une bête et puis - peut-être une apparition divine - ça change, qu'il pointe. il y a du faux comme du vrai dans ses descriptions, parce qu'il ne sait pas s'arrêter d'en rajouter quand il sent que les regards sur lui s'intensifient. ça lui dessert, à faire l'intéressant, on tourne les yeux et donne à ses propos les relents d'hallucinations.