Colérique • Soigneux • Impulsif • Curieux • Méfiant • Maladroit Social • A besoin de se canaliser • Aime les tâches manuelles • A du mal avec les représentants de l'autorité • Aime les choses sucrées • A besoin de prouver sa valeur • Perfectionniste • Irritable
Lothaire sait que quelque chose n'est pas normal chez lui. Il en a conscience même s'il peine à déterminer avec précision de quoi il s'agit. Il n'a que peu de souvenir des incidents qu'il a pu provoquer. Il sait qu'il n'est pas directement responsable de cette chose, mais qu'elle attire la curiosité, et même la craintes de certaines personnes. Cette situation le frustre parce qu'il a la sensation qu'il ne peut pas agir sur le sujet et donc sur son avenir. Il n'aime pas l'idée que la vie qu'il mène puisse être bouleversée du jour au lendemain par quelque chose dont il n'a pas la maîtrise. Alors, celle frustration a tendance à se muer en colère, tout particulièrement lorsqu'il n'a aucune maîtrise sur une situation. Il n'est pas du genre à aimer l'imprévu lorsqu'il le concerne directement. Il préfère être prévenu pour pouvoir s'adapter à ce qui est entrain de lui arriver. Ainsi, ce n'est pas un grand amateur de surprise, en particulier dans les contextes sociaux. Il a du mal avec les grands groupes et les activités qui y sont reliés. Généralement, il a tendance à s'effacer lorsqu'il y a trop de monde autour de lui, pour ne pas être remarqué dans le mauvais sens. La surveillance constante qu'il y a autour de lui depuis son enfance y est sans doute pour quelque chose.
Sa vie est plutôt classique. Il aime fabriquer les choses parce que cela lui permet de se concentrer et d'avoir un temps calme, où il n'a pas à se soucier de comment les autres peuvent le percevoir. Il réagit assez mal face à l'échec lorsqu'il le concerne, et a une forme de perfectionnisme avec ce qu'il crée, en particulier lorsque cette chose est destinée à une autre personne. Lorsqu'il apprécie quelqu'un, il aura d'ailleurs tendance à lui offrir des cadeaux, trouvant ça plus simple de s'exprimer ainsi plutôt qu'avec des mots. Il est assez proche de son oncle qui est, pour les personnes extérieures, sa seule famille connu. Sa mère est toujours en vie, mais il n'a plus de contact avec elle depuis longtemps. Il n'est pas certain qu'il na reconnaisse s'il la croisait aujourd'hui, ou plutôt, il ne la considère plus vraiment comme une personne dont il est proche.
Il est intéressé par la Technomagie et les applications qu'elle peut avoir, dans le quotidien des gens. A l'avenir, il aimerait s'y former, mais il est encore trop mal à l'aise avec l'idée de se rapprocher de l'accademie pour le moment.
Travaux Manuels : Lothaire s'est spécialisé dans la création d'objets. Il travaille principalement le métal, pour confectioner des armes ou des objets du quotidien, mais pas seulement. Le travail du bois est aussi une des choses qu'il apprécie faire, et il n'hésite pas à varrier les matières lorsqu'il l'estime nécessaire. Bricoleur dans l'âme, il préfère garder ses mains occupées. Il lui arrive parfois de réaliser des taches en dehors de son métier, comme aider pour la réparation d'un mur ou d'une toiture par exemple. Faire des choses de ses mains l'aide à se concentrer. Il tient cet amour pour l'artisanat de son oncle qui a été l'équivalent d'une figure paternelle pour lui.
Service militaire : Lothaire l'a vécu comme une nécessité pour faire ses preuves. Il s'est arrangé pour se caller sur le niveau général et pour ne pas attirer l'attention sur lui. En gros, il a les bases, et ferait un soldat plutôt standart. Il a néanmoins pris plus de temps à observer le fonctionnement des armes et leur équilibrage qu'à s'intéresser aux techniques de combat. Il n'a pas été mis face à des situations trop stressantes durant celui ci.
Désir d'exploration / de liberté : Il aimerait voir ce qu'il y a au delà des terres d'Havrecoeur, mais on lui a conseillé d'éviter de rejoindre l'armée cherchant à reconquérir les terrains aux alentours. C'est mieux s'il reste entre les remparts, selon certains. A un endroit où il peut être vu. Pourtant, cela ne l'empêche pas de chercher les sorties, un peu partout où il va. C'est plus fort que lui. Quelque chose lui dit que, peut-être, cela deviendra une nécessité si il veut survivre. Il a l'impression que l'intérieur des murs peut être un danger pour lui. Mais cette crainte est probablement irrationnelle.
Fléau : Il a développé une méfiance envers les gens qui l'entourent. Il se sent observé. Il n'a que peu de souvenir de quand ou de pourquoi cela a commencé. Il sait simplement que si il parrait trop étrange cela le met en danger. Il n'a pas nécessairement conscience de son importance ou de ce que l'on cherche à observé chez lui. Il tente simplement de parraître le plus "normal" possible, au cas où les craintes des autres à son égard se révelleraient vraies. Il est habitué à ce qu'on attende de lui de faire certains tests sans poser de question. Il n'aime pas ça mais il reste le plus docile possible quand ça arrive. La surveillance accrue qu'il y a autour de lui ne l'aide pas à rationnaliser sur le sujet.
Dans les histoires qu’on lui racontait, Havrecoeur était considérée comme une sauveuse. On lui avait parlé de la façon dont cette citée pouvait parcourir les cieux, il fut un temps, mais dont la guerre, et les abysses l’avaient fait tombés. On lui avait raconté la façon dont cet endroit était unique, dont il s’agissait du berceau des espoirs de l’humanité face à l’obscurité. Lothaire avait cru à ses histoires, jusqu’à ce que la destruction vienne les chercher, jusqu’à l’intérieur des murs censés les protéger. Il y avait eu un incident, une chose dont il n’avait pas comprit l’origine. Il se souvenait de la façon dont le regard de ses proches avait changé à ce moment-là, de comment le regard de sa mère avait changé. Elle avait beau lui répéter que ce n’était pas sa faute, qu’il n’avait rien fait de mal, ses yeux lui hurlaient le contraire. L’absence qui en avait découlé aussi. Il ne voyait plus certains visages, il ne vivait plus dans les mêmes lieux, il ne voyait plus les mêmes personnes. Son oncle était devenu le parent le plus présent dans sa vie. Il était l’un des rares à le percevoir comme ce qu’il était : un enfant. Il était l’un des rares à supporter la surveillance qui s’était installé autour d’eux par la même occasion. Il s’occupait de lui, quand il y avait des discussions qu’il n’était pas censé écouter, il le traitait comme un môme, là où trop d’adultes le traitait comme une chose. Il était plus calme en sa présence, plus docile pendant les examens. Il l’avait convaincu de répondre aux questions de ces gens, de les laisser tester ce qu’ils voulaient. Cet homme n’appréciait pas tellement la situation, mais il restait, par considération pour lui.
La vie de Lothaire n’était pas malheureuse, du moins, il n’avait pas à souffrir de certaines conditions. En tant qu’enfant “particulier”, il était constamment entouré, constamment surveillé par des gens qu’il ne connaissait que trop peu. Cette situation était stressante. On perçoit beaucoup de choses lorsque l’on est un enfant. Dans les regards, dans les murmures.. Naturellement, il chercha à faire comme si tout allait bien, à se convaincre lui même et à convaincre les autres qu’il était normal, là où trop peu de gens savaient que ce n’était pas le cas. Cette frustration semblait s'apaiser quand il faisait quelque chose de ses mains, quand il était concentré. Il en oubliait le monde autour. C’était aussi des moments qu'il appréciait, parce qu’il les passait majoritairement avec son oncle. Sa mère avait progressivement fini par arrêter de venir le voir, ne supportant pas l’idée qu’il soit de son sang. L’homme avait tenté de la convaincre, à plusieurs reprises, mais rien n’y avait fait. Elle refusait d’entendre que, malgré ce qui était arrivé, Lothaire était juste un gamin. Un bon gamin. C’était difficile, du point de vue du jeune qu’il était. Il s’était mis à douter d’énormément de choses. C’était encore pire quand son oncle lui mentait, prétextant qu’elle avait juste besoin d’un peu plus de temps. Lothaire savait que c’était faux. Tout comme lorsque les gens qui venaient pour le tester prétextaient que c’était quelque chose de normal, face à lui. Lothaire remettait tout en question. C’était difficile de grandir en étant perçu comme un danger, même par son propre sang. Il se demandait à quel point tout était différent du monde qu’on lui avait conté. Havrecoeur était censé être un endroit sécurisant, pour l’avenir de l’humanité, mais lui ne s’y sentait pas vraiment à sa place, ni en sécurité. Il se demandait parfois ce qu’il y avait, au-delà des murs, si l’Abysse était aussi dangereuse que ça, si Havrecoeur était la seule ville humaine à avoir survécu. Toutes ces questions ne trouveraient probablement jamais de réponse, pour la simple et bonne raison qu’on lui répétait souvent que c’était mieux qu’il ne cherche pas à sortir. Que c’était plus sécuritaire qu’il reste à l’intérieur des remparts. Par moment, il se demandait pour qui est ce que cela l’était. Lothaire n’était pas stupide. Il avait fini par comprendre pourquoi, par savoir que si il était autant surveillé, c’était au cas où il y ait un problème avec lui. Il avait compris que ces gens étaient là pour faire le nécessaire.
Cette idée était douloureuse, car elle lui donnait la sensation de ne pas être assez. Elle lui donnait la sensation de ne pas pouvoir servir sa nation comme il le devrait.
Ce fut encore plus vrai lors de son service militaire. Même si les règles s’étaient un peu assouplies, il comprit rapidement qu’il ne serait pas réellement envoyé sur le terrain. On lui apprenait les bases, oui, mais chacune des missions que son unité avait effectuée étaient sur-sécurisées. C’était comme être en permanence dans une forme de bulle, en dehors de la réalité. Lothaire chercha à ne pas se faire remarquer. Il faisait ce que l’on attendait de lui, rien de plus, rien de moins, mais ce n’était pas agréable. Quoi qu’il fasse, il avait la sensation de marcher sur des œufs. Il y avait la sensation, imaginée ou non, qu’il y avait un écart. C’était idiot, de devoir prouver qu’il n’était pas un danger, qu’il était normal, en tout temps, de devoir s’assurer que les yeux qui se posaient sur lui étaient satisfaits de ce qu’ils voyaient. C’était une forme de survie, de paraître banal.
Cela créait un décalage, même dans ses relations sociales. La plupart des gens ne savaient pas. Lothaire préférait que ce soit ainsi, même si la situation l’avait rendu maladroit, au fil du temps. Il n’y avait qu’avec son oncle qu’il se sentait vraiment à l’aise, parce qu’il avait la sensation qu’il n’y avait que lui qui savait vraiment comment le gérer. Il était un homme qui n’avait pas peur de lui, même quand il lui arrivait de s’énerver et de hausser le ton. C’était agréable de ne pas avoir peur des conséquences de commettre une erreur en sa présence. C’était même pour lui que Lothaire ne cherchait jamais à protester quand on lui demandait de faire un énième test. Il voulait le rendre fier, lui montrer qu’il avait eu raison de lui faire confiance.
Alors, lorsqu’il dû faire le choix de ce qu’il voulait faire pour servir Havrecoeur, Lothaire choisit de rester à l’atelier, avec lui. La carrière militaire aurait pu être sa carrière de rêve, dans une autre vie, mais il avait bien compris que les autorités n’avaient aucune intention de l’envoyer à l’extérieur des remparts. La technomagie l’intéressait aussi au plus au point, à cause des histoires autour de la citée volantes qui l’avaient tant fasciné il fut un temps, mais là encore, c’était une route qui lui semblait difficile à emprunter. Sa “nature” rendait la chose inconfortable pour lui, notamment avec tous les tests qu’on lui faisait déjà. Il avait besoin d’une forme de stabilité que le travail à l'atelier lui apportait. Il lui donnait un équilibre et un semblant de vie ordinaire dont il avait cruellement besoin. Indirectement, cette vie simple était un moyen de prouver au monde et à sa mère à quel point il était juste quelqu’un d’ordinaire. Il avait envie de se persuader que c’était le cas lui aussi..
Pourtant au fond, il le savait : même si les regards s’étaient estompés, même si les murmures avaient cessé, même s’il lui arrivait de ne pas y penser.. Cette chose qui les intéressaient tellement était toujours là quelque part.