Victoria, un nom qui paraît fort joli. Un nom que l'on pourrait donner à une princesse ou encore à une fille de bonne famille, ce qu'elle est en effet. Modelée par son père pour réussir, les moyens qui ont été accordés par ce dernier pour son éducation ont été tout bonnement faramineux. Une bible en ce qui concerne les bonnes manières, un modèle de prestance, d'élégance et de bonne tenue. Une femme qui sait briller en société, une femme qui sait jouir de la réputation qui est la sienne. En effet, la demoiselle est née King et pour cette simple raison, déjà, le monde l'a reconnue.
Mais ce n'est pas tout, le chemin qu'elle a décidé d'emprunter l'aura encore fait progresser et comme elle le dit si bien, devenir la meilleure version d'elle même. En effet, en ces temps quelque peu difficile, Victoria est connue toujours pour son nom et son sens de l'étiquette, mais aussi pour ses prouesses, fussent elles académiques ou militaires. Elle est connue pour son rapport à l'ordre, si puissant qu'elle semble parfois en être l'incarnation même. Si puissant que parfois, s'en est terrifiant.
D'autant plus terrifiant qu'elle est celle qui commande les pacificateurs, ce que la milice fait de mieux en terme de répression, en terme de violence. Tellement forte dans ces domaines, qu'en sa présence, les langues se lient, les lèvres se cousent. Car tout ce dont elle a besoin, c'est un mot de travers ou même une simple et infime suspicion rien de plus pour que la famille royale ne lui accorde une "inspection approfondie". Et n'en témoigne son sourire délicat, elle adore ça. Elle ne recule devant aucun vice pour enterrer le moindre ennemi de la nation.
Première née de la famille King, une riche et éminente famille de Havrecoeur, Victoria jouit de la réputation liée à son nom, en particulier dans le domaine des affaires mais aussi celui de la bourgeoisie ou certains tentent encore en vain de s'attirer ses faveurs.
Demi-élémentaire, elle profite d'un lien avec la magie que souvent on lui jalouse. Ces manants cependant ne savent pas que régulièrement il lui faut s'isoler, évacuer le trop plein de magie loin de la ville au risque d'oeuvrer contre sa volonté contre tout ce en quoi elle croit. Et puis mieux vaut être conscient quand on décide de semer la mort.
On peut avoir l'impression qu'elle est partout à la fois ou alors qu'elle est capable de parcourir d'incroyables distances le temps de simplement cligner des yeux. Certains racontent qu'ils l'ont vus, de leurs yeux vus, disparaître sous leurs nez ne laissant derrière elle qu'un léger panache de fumée violacée.
Il est en revanche de notoriété publique qu'elle est capable de trancher. De trancher comme personne n'a jamais tranché et sans doute ce que personne n'a jamais pu trancher, du moins avec une arme lambda. Un geste de la main, ou des doigtes peut-être, les témoins sont trop rares pour en parler certainement, sauf ses soldats bien entendu mais qui demeurent au sujet de leur commandant muets comme des tombes.
Nul ne sait si elle est capable d'user d'autres formes de magies, sauf elle. Et si c'est le cas, elle n'en a encore jamais fait part à qui que ce soit ou fait une démonstration. Peut-être les mages de l'académie le savent ils. En effet, il est des on dit que la dame retourner parfois s'exercer au sein de ce sanctuaire de l'apprentissage magique.
Commandante des pacificateurs, unité spéciale de la milice, sous les ordres directs de la royauté, Victoria peut recourir à différents passe-droits que les soldats lambda ne possède pas. En effet les pacificateurs sont autorisé à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour écraser et éradiquer la vermine qui gangrène le royaume. Opposants politiques, criminels ou racaille en tout genre. Ils peuvent également intervenir sur délation du peuple, bien que cela n'arrive que dans de rares cas en effet, rien que prononcer leur nom fait naître quelques frissons même sur la plus brave des nuques.
Victoria est née au sein d’une famille richissime et influente, elle a tout de suite profité de ce que tout ceci pouvait lui apporter. En effet, des fortunes colossales ont été investies dans son éducation et plus encore lorsqu’il eut été découvert qu’elle pouvait utiliser la magie et ce, bien avant l’heure de la révélation.
Qu’elle était mignarde à courir le château en émettant de pâles lumières violettes en souriant. Un sourire d’enfant qu’elle ne perdra d’ailleurs jamais. Elle les faisait bien rire les domestiques, les gens de la cour. Et pourtant déjà qu’est-ce qu’elle les méprisait. Ces petites gens qui tentaient tout pour un peu de pouvoir alors qu’ils n’étaient guère bénis. Elle, l’était. N’en témoigne le fait qu’elle puisse déjà utilisé de la magie alors qu’elle n’est qu’une enfant et qu’elle n’a encore jamais passé le rituel. Quand bien même cela peut lui faire du mal, bénie, elle l’est.
Révélation, c’est la rune des arcanes qui est la sienne. Satisfaite, son grimoire dans les bras, elle décide de rester à l’académie, de profiter de sa condition particulière, de profiter de son don, de sa bénédiction pour apprendre, connaître, approfondir et pratiquer. Et lorsqu’elle en saurait assez, elle partirait pour voir autre chose et surtout occuper une place à sa hauteur bien loin des simples mages et du commun des mortels.
Après trois ans intensifs à l'académie, Victoria rejoint l’armée, elle est d’abord placée sur le terrain sous très bonne garde, ses parents craignant pour sa sécurité demandent son affectation chez les pacificateurs pour être sûrs que personne ne puisse s’en prendre impunément à leur fille chérie. S’ils savaient à quel point cette fille qu’ils ont enfanté, allait se complaire au sein de cette unité si particulière. S’ils savaient comme son obsession pour l’ordre allait faire de son nom, l’un de ceux que l’on ose à peine prononcer.
Jamais Victoria n’aurait pensé que cette place lui siérait tant. Non, elle pensait simplement que comme pour l’académie, elle n’aurait qu’à étudier quelques années et rejoindre son père sur la scène politique. Erreur, elle s’en était rendue compte lorsqu’elle s’était surprise à jubiler lors d’une intervention des plus brutales, lorsque pour la première fois, de ses mains, elle avait pris une vie pour le salut de la couronne. Lorsqu’elle s’est rendu compte à quel point l’ordre si cher à ses yeux doit-être respecté quitte à en payer le prix fort. Elle était bénie.
Les années passent pour tous de la même manière et lorsqu’est venu le temps pour l’ancien commandant de se retirer après tout ses loyaux services rendus à la patrie qui aurait cru que c’était elle que l’on viendrait chercher, sans même qu’elle ait à quémander ou à faire jouer une quelconque relation. Quel honneur, que de pouvoir s’incliner devant de si bons dirigeants. Quel grâce que de pouvoir ainsi les servir. Quelle bénédiction que de pouvoir ainsi écraser du talon toutes ces punaises qui rendent les temps plus éprouvants encore.